La catastrophe minière de Marcinelle

08 août 1956
01m 05s
Réf. 00346

Notice

Résumé :

Une catastrophe minière est survenue le 8 août 1956 à Marcinelle en Belgique, près de Charleroi, au charbonnage du Bois du Cazier. La foule attend anxieuse des nouvelles des 250 mineurs bloqués au fond.

Type de média :
Date de diffusion :
16 août 1956
Date d'événement :
08 août 1956
Lieux :

Éclairage

Ce bref extrait du 16 août 1956 porte sur la catastrophe minière de Marcinelle en Belgique, près de Charleroi, au charbonnage du Bois du Cazier.

Dans cette mine qui employait environ 800 mineurs pour une production de 170 000 tonnes en 1955, la catastrophe survient le 8 août 1956. Au moment du tournage, on ne connaît pas encore le nombre de morts, cependant l'angoisse et plus présente que l'espoir sur les visages entraperçus. Le 23 août, on saura que sur 275 hommes qui étaient au fond quand l'incendie s'est déclaré, il y a 262 victimes de 12 nationalités différentes "Tutti cadaveri !", s'exclame un mineur d'origine italienne.

Si les drames miniers ont ponctué (et ponctuent) l'histoire des charbonnages dans le monde, cette catastrophe a eu un retentissement particulier.

En Belgique, cette tragédie intervient quand la récession des charbonnages belges est déjà patente et elle accentue le découragement des acteurs de la mine. Autrement et tout aussi fortement, l'émotion est immense en Italie car le nombre très élevé de victimes émigrées de la péninsule en fait un drame national qui mettra un coup d'arrêt à l'émigration dans les mines européennes.

"Faudra-t-il ajouter au drame de Courrières [1906] le drame de Marcinelle ?"demande le reporter. Hélas oui !

L'affaire du Bois du Cazier renforce en Europe les sentiments de solidarité entre les mineurs (le reportage évoque "les secours venus de partout") et la conscience de la dangerosité de ces métiers. La première communauté européenne (celle du charbon et de l'acier créée en 1952, la CECA) finance des recherches et développe avec efficacité les études préventives et les préconisations pour la sécurité dans les mines du continent. Ce faisant, la première communauté préfigure ce qui sera la politique européenne de la recherche.

La commémoration de cette catastrophe a donné naissance à un lieu de mémoire, "Le Bois du Cazier", qui développe des activités autour du souvenir du drame et de l'histoire industrielle de la Wallonie. Le site, avec d'autres sites miniers de Belgique, est aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Philippe Mioche

Transcription

(Musique)
Journaliste
Depuis que le nom de la mine de Marcinelle est devenue le nom d’un drame, une foule anxieuse attend devant les grilles des puits qui fument encore, partagée entre la douleur et l’espoir. Quelques rescapés ont pu revoir le jour aux premières heures de la tragédie mais malgré les secours de toutes sortes, envoyés de partout et malgré l’héroïsme des sauveteurs, la mine garde jusqu’à présent dans ses galeries profondes à 900 mètres du sol les 261 mineurs bloqués par l’incendie.
(Musique)
Journaliste
On a pu sortir jusqu’ici 9 morts et 6 blessés mais les opérations de sauvetage sont rendues très difficiles par la chaleur intense et par le danger d’asphyxie.
(Musique)
Journaliste
On s’interroge sur le sort des emmurés vivants. Aux grilles, les familles attendent le miracle mais l’incendie continue. Faudra-t-il ajouter au drame de Courrières, le drame de Marcinelle ?